Numéro 12

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EDITORIAL

MÉMOIRE DES VOIX


Initialement conçu comme un numéro double, intitulé Mémoires des corps et des voix, le succès du thème et l'afflux des textes ont finalement conduit à séparer la dimension double et à éditer deux numéros distincts. Le numéro 12 de notre revue Plural Pluriel reflète cette conception et, tout en privilégiant les  Mémoires des voix, il reste intimement lié aux corps, à leurs espaces et mouvements, qui constitueront l'essentiel du numéro 13.

 

 

Des raisons techniques occasionnelles ont retardé la publication de ce numéro. Un long temps avait déjà séparé la parution des deux numéros précédents, perturbant la chronologie de publication annoncée traditionnellement sur la couverture et composant l'identification de chaque numéro. L'équipe éditoriale a choisi de ne pas maintenir une chronologie fictive et d'assumer le décalage, avec ce numéro 12, printemps-été 2015.

 

Le hasard – s'il existe – faisant toujours bien les choses, l'année 2015 est aussi celle du centenaire de la naissance de Paul Zumthor, notre « maître » et ami, dont la pensée est présente et en action dans plusieurs articles de ce numéro. Pour renforcer cette présence et lui rendre  hommage, nous avons choisi de présenter, dans la section Textes et Documents, un article de Paul Zumthor, publié en 1980 dans la revue Critique, traduit par Idelette Muzart et publié ici grâce à l'autorisation de Mme Marie- Louise Ollier. A Escrita e a Voz (de uma literatura popular brasileira) représente, à notre connaissance, le seul texte publié de Paul Zumthor, consacré à la littérature de cordel brésilienne. Ce titre reflète clairement le titre du livre qu'il était en train d'écrire à l'époque -  La Lettre et la voix d'une « possible » littérature médiévale -  dont il devait détacher la partie introductive pour une publication séparée, sous le nom de Introduction à la poésie orale (1983), alors que La Lettre et la voix attendrait 1987 pour paraître aux Editions du Seuil, sa maison d'édition de prédilection.

Ce texte, conçu pour une revue « critique »,  analyse quelques livres et articles publiés au Brésil et en France, dans les années qui précèdent, tels que le livre de Jerusa Pires Ferreira, Cavalaria em Cordel (1979) et la série d'ouvrages (Catalogo, Antologia e Estudos) publiée par la Casa de Rui Barbosa dans sa collection Literatura Popular em Verso (entre 1961 et 1973) ainsi que l'article de Idelette Muzart – Fonseca dos Santos,  « La littérature populaire en vers du Nord-Est brésilien », publié en France en 1979.

 

Les articles de ce numéro s'ouvrent également sur un  texte d'exception, O Corpo e a Voz na Cena Dramática, reflexões de  Renata Pallottini, un cadeau offert par la poète, écrivaine, traductrice, dramaturge, essayiste et professeure de théâtre, que le numéro 8 de Plural Pluriel avait mise à sa juste place, en l'incluant dans le « panorama d’excellence » des femmes extraordinaires qui firent et font encore la richesse et l’originalité du théâtre au Brésil.

 

Les articles suivent, souvent par deux ou par trois, comme si un pas de danse léger sous-tendait le numéro tout entier : tout d'abord, en un juste hommage à Mário de Andrade,  l'un des premiers à écouter et comprendre les voix du Brésil, les textes de Marcelo Burgos et José Geraldo Vinci de Moraes qui suivent le poète dans ses voyages et dans sa passion pour le football et la musique ; les articles suivants s'emploient à entendre et analyser les voix qui chantent dans le théâtre de revue (Virginia de Almeida Bessa), mais aussi sur les chemins de l'exil du Nord-est vers Rio de Janeiro (Sylvia Nemer) ou les routes de la cantoria de festival en festival  (Andréa Betânia da Silva). Le dossier se tourne alors vers la mémoire écrite, enregistrée, conservée dans les archives de la tradition orale portugaise, pour saluer le remarquable travail de l'Instituto de Estudos Literatura e Tradição, IELT, de l'Universidade Nova de Lisboa, avec les articles de Ana Paiva Morais, sur les fables, et ceux de Miguel Magalhães et Filomena Sousa & Rosário Rosa, consacrés à Michel Giacometti. Il se clôt enfin en croisant le fil de la mémoire et de la voix, qui permettent aux dentellières de Paraiba, de créer et de transmettre l'art de la dentelle (Ingrid Farias Fechine).

 

La couverture du numéro 12 est un hommage de la revue à Juraci Dórea, artiste du sertão de Bahia, qui a offert à Plural Pluriel une de ses gravures sur bois pour créer un nouveau lien mémoriel avec la voix, nous laissant libre de le recréer, comme sait le faire Ingrid Peruchi, en mémoire des folhetos d'autrefois.

Le numéro s'enrichit encore des comptes-rendus de Giulia Manera, Ana Paixão et Mateus Schimith. Et d'autres nouvelles sur la vie de notre Centre de recherches interdisciplinaires sur le monde lusophone, CRILUS.

 

L'équipe éditoriale de Plural Pluriel – qui vient de s'élargir avec l'arrivée de Raisa França Bastos, en qualité de secrétaire de rédaction  –  tient à redire le plaisir de retrouver ses lecteurs et de leur apporter une nouvelle moisson de textes, de réflexions et de suggestions, en espérant les accueillir souvent sur le site et peut-être un jour en tant qu'auteurs ?

 

Idelette Muzart – Fonseca dos Santos

Directrice scientifique de ce numéro 12 et

Directrice de publication de Plural Pluriel

 

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