Numéro 7

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EDITORIAL

Si l’âge d’une revue se comptait en numéros, Plural Pluriel atteindrait aujourd’hui l’âge de raison. Âge où l’on pense savoir qui l’on est et ce qu’il faut faire pour mieux répondre aux attentes des autres et à ses propres exigences.

 

Ce 7e numéro ouvre l’éventail des collaborations, grâce à une thématique large et fédératrice – Langues, Voix, Cultures – qui permet d’accueillir des articles d’origines diverses : certains ont été envoyés à la revue par des lecteurs, qui sont aussi des chercheurs ; d’autres ont été des conférences, présentées à Nanterre dans le cadre du séminaire « Cultures de langue portugaise », du Master Etudes Romanes, et que leurs auteurs ont accepté de transformer en article, afin de les partager avec le plus grand nombre.

 

Une première partie des articles s’articule autour de la langue portugaise, selon des perspectives disciplinaires et des approches méthodologiques plurielles. Ainsi Michel Cahen propose une analyse politique de la lusophonie, qu’il souhaite voir remplacée par une lusotopie dont il est le chantre depuis plusieurs années. Son article était inédit en portugais et nous avons souhaité l’inclure en ouverture de ce numéro, dans une traduction de Mariângela Joanilho. Celle-ci apporte par ailleurs une contribution singulière avec un document rare, sous la forme d’un article publié dans un journal brésilien du début du XXe siècle, qui lui permet d’analyser avec finesse la représentation de la langue par un « colon » allemand au Brésil. C’est à une prise de conscience linguistique, plus critique et contemporaine, que nous invite Ingrid Bueno Peruchi, autour des enjeux de l’enseignement du portugais en France, dont elle interroge les imaginaires, à travers les politiques linguistiques.

 

Les trois articles qui suivent mettent aussi la langue au cœur de leur problématique mais sur le mode sensible : celui de la poésie et de la voix de Maria Auxiliadora Cunha Grossi, avec ses expériences de salle de classe, au Brésil et en France ; celui de la traduction et de cet « entre langues », si riche de potentiels, de Marcelo Jacques de Moraes et, bien entendu, celui  de Fernando Pessoa – dont la célèbre invocation à la langue portugaise aiguisait la verve de Michel Cahen – au centre de la réflexion de Anibal Frias, qui permet d’en relativiser le sens, sans en amoindrir la portée poétique.

 

La diversité des discours est la clé d’une troisième partie : à l’analyse minutieuse des discours historiographiques de Oliveira Martins, par Monika Swida, première auteure polonaise publiant dans  Plural Pluriel, répond le texte de Renata Palandri Sigolo, qui confronte les deux revues Planète et  Planeta, pour mieux approcher le sens d’un style de vie alternatif dans les années 60, entre France et Brésil et la relecture, sereine et distanciée, des métissages d’hier et d’aujourd’hui, proposée par Eurídice Figueiredo, dans le contexte américain de la « grande Caraíbe ».

 

Enfin, le cinéma, encore une fois, s’affirme comme le lieu des images, des imaginaires et des ruptures avec deux articles consacrés à des cinéastes brésiliens contemporains, Carlos Diegues, dont deux films sont analysés par Evelyn Furquin Werneck Lima et Elizabeth Motta Jacob, et Glauber Rocha, dont Maurício Cardoso, dans un texte d’envergure, issu de sa thèse doctorale, évoque la vision politique et esthétique.

 

De nouvelles signatures apparaissent également dans la section Compte-rendus où, au-delà du premier cercle de collaborateurs qui avait jusqu’alors assuré ces travaux, Miguel Real, chroniqueur et critique littéraire du Jornal de Letras, et Anabela Branco de Oliveira, spécialiste de cinéma, proposent ici leurs lectures critiques.

 

Au-delà du 7e numéro de la revue, les rubriques La recherche et Actualités apportent l’écho de la vie scientifique et culturelle de notre centre de recherche, le CRILUS, et de notre université, y compris une nouvelle organisation des Publications, désormais une vitrine de tous les livres publiés en France, qui relèvent du champ des cultures de langue portugaise.

 

Effet de l’âge peut-être ? L’équipe de rédaction de Plural Pluriel, qui a organisé ce numéro, s’est enrichie grâce à de nouvelles collaboratrices, jeunes talents comme Angélique Sauvaire et Marina Martins ou compétence affirmée d’Anne-Marie Blanchenay, qui a accepté de mettre son expérience de bibliothécaire au service des prochains numéros de la revue.

 

Merci à nos lecteurs de leur fidélité, de leur sens critique et des suggestions de publication ou de thématique qu’ils voudront bien, encore une fois, nous adresser.

 

L’équipe de rédaction

 

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Design de la couverture: Ingrid Peruchi et Diego Fonseca.